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Un esprit sain dans une entreprise saine : comment prendre soin de soi pour mieux vivre son engagement ? 

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Comment garder l’équilibre et prendre soin de soi quand on entreprend socialement ? Deux structures : Refresh et Levv, distillent leurs conseils pour éviter le crash.

Comment bien s’entourer et ne pas s’enfermer dans sa tour d’ivoire quand on entreprend seul.e ? L’expérience de Luis Akakpo, fondateur de Levv. 

 

Levv fournit des services cloud durables en réutilisant la chaleur des data centers pour chauffer l’eau des bâtiments. Ils ont équipé leur premier immeuble à Schaerbeek en mai 2023.  

« Il y a une certaine pression en tant qu’entrepreneur : il faut être couteau suisse. De plus, Levv évolue dans un secteur très technique donc lorsqu’on s’attaque à des missions qui réclament des compétences moins techniques, on se dit « je peux le faire ». La clé, c’est de garder en tête que ce n’est pas parce qu’on est capable de le faire qu’on doit le faire. » détaille Luis Akakpo. 

 

Constats généraux : 

  • Luis reconnait avoir eu de grosses difficultés à prendre soin de lui au début du projet. En cause : lorsqu’on est seul, et lorsque le projet est caractérisé par une temporalité longue. Le piège dans ces cas-là, selon Luis :  « chaque fois que nos moyens augmentent, on se rajoute des objectifs supplémentaires, on oublie de se satisfaire des objectifs initiaux. »
     

Les problèmes qui en découlent :  

  • S’enfermer dans un sentiment de frustration permanent (il faut accepter que les choses prennent du temps) 
  • Ne pas vivre pleinement son engagement car toujours dans l’attente de l’étape suivante. 

 

La source d’apaisement pour Luis ?  

 « S’entourer ! Ainsi que faire un travail de conscience en se posant cette question simple : « est ce que cette tâche me nourrit ? » Si la réponse est « non », se concentrer sur ce qui nous plait. » 

Ses apprentissages clés : 

  • L’imaginaire de l’ « entrepreneur couteau-suisse » est dangereux : « quand on démarre seul, on a souvent l’impression qu’il faut tout faire soi-même au début et être capable de passer de dossiers en dossiers sans être forcément compétent ». 
  • Être rejoint par quelqu’un, cela aide à prendre du recul : c’est parfois difficile de dissocier ce qui relève de l’égo de ce qui est pertinent pour le projet. Être deux (a minima) facilite les choses.  

 

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  • Mais collaborer avec quelqu’un, ça peut prendre plusieurs formes : on pense souvent à un / une employé / employée (mais on n’a pas toujours les moyens) ou quelqu’un qui prend les risques avec soi (mais on n’en connaît pas toujours). Son conseil : identifier dès le début les missions pour lesquelles on n’est pas compétent en interne et travailler avec des prestataires pour déléguer la charge mentale.  

 

  •  Travailler son rapport à l’argent dès le début : « la crainte de dépenser empêche souvent d’affiner sa compréhension du coût des choses, et la frilosité peut faire du tort au projet » détaille Luis (par exemple : ne pas toucher à son apport avant de toucher un financement alors qu’il a fallu un an pour dépenser ce montant).
     
  •  Prendre du recul : En tant qu’initiateur du projet, ce qu’on est impacte le projet. Cette prise de conscience peut faire naître de la culpabilité et rajoute de la pression. « Il faut s’efforcer de se rappeler cette phrase : « je ne suis pas mon projet ».  

 

 

 

Comment trouver un équilibre entre son engagement et ses autres centres d’intérêt pour s’épanouir pleinement ? Le témoignage d’Amandine Vandormael de Refresh Brussels 

 

 Refresh Brussels est un restaurant d’économie sociale bruxellois qui propose une cuisine issue de l’alimentation durable via leur filière ultra-courte.  

 

 

«  En 2020, Refresh devait se renouveler, repartir d’une page blanche. En quelques années, nous avons opéré un très grand changement d’échelle. Comment ? En se faisant accompagner, en recentrant nos projets, en priorisant les opportunités et surtout en identifiant nos forces et ses faiblesses pour mieux s’entourer. Enfin, il a fallu apprendre à dire « je ne sais pas »  Amandine Vandormael, directrice de Refresh Brussels. 

 

Les apprentissages clés d’Amandine : 

 

  • Apprendre à se connaître est la première chose à faire avant d’entreprendre : faire un bilan de compétences (en quoi je suis bon, pas bon) et un test de personnalité (imbt, ennéagramme pour identifier ses zones de génies (tu es bon et ça te procure de l’énergie) et ses zones d’excellence (tu es bon mais ça te prend de l’énergie) ; Cela permet d’identifier les zones d’excellences, et donc les soutiens sur ce sujet. 

 

  • Développer sa capacité à prendre du recul en s’entourant : « On le répète beaucoup mais jamais assez : il faut se faire aider et accompagner un maximum ! » Exemples de soutiens possibles expérimentés par Refresh : le programme Blossom, le groupe de codéveloppement (sessions de coaching collectif entre gestionnaires d’entreprises sociales), identifier des personnes référentes et ressources dans son CA, insuffler de l’horizontalité dans la gouvernance pour ne pas tout porter et créer des espaces de confiance pour que l’équipe puisse partager ses analyses.  « C’est plus facile d’accepter que cela se fasse différemment que ce à quoi on pensait initialement si on n’est pas à l’initiative du projet au départ. » concède Amandine. 

 

  • Programmer des périodes de consolidation : ne pas développer de nouveaux projets constamment. « Il y a toujours pleins d’opportunités, on peut partir dans mille trucs différents, il faut se recentrer régulièrement ! »

 

  • Apprivoiser et gérer l’émotionnel qui découle de son rapport à l’objet social de l’entreprise. « L’émotionnel est une richesse car cela facilite l’engagement dans le projet et son développement, mais il faut s’accorder des moments de pauses pour le processer. » 

  

  • Développer des bulles d’air / s’aménager des moments de soupape et s’y tenir : « C’est le fait de s’investir sur d’autres sujets qui permet de tenir sur le long terme (loisirs, famille, …). Personne ne prendra ces moments pour vous.  Il faut absolument maintenir sa discipline, surtout dans les moments où c’est dur : programmer ces moments dans son agenda et s’y tenir »  

 

  • L’entreprise c’est comme la vie, il n’y a jamais de fin. « Tu peux être fière d’avoir atteint des objectifs mais il faut garder en tête que cela recommence chaque fois : il y aura toujours des moments de joie mais aussi des problèmes à résoudre. »  

 

  •  Gestion du temps et méthode de travail :  identifier ce qui nous convient. « Lire ses mails le week-end, ça peut être ok ! Il faut apprendre à connaître ce qui nous convient et tester régulièrement de nouvelles manières de fonctionner, et les valider avec son entourage proche. »  

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