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« On voulait revenir à quelque chose de local où les gens d’un quartier peuvent vraiment se rencontrer » 

kinopenair

Et on est bien d’accord avec cette phrase !

Thibaut, un des fondateurs de la toute première coopérative à Bruxelles dans le monde du cinéma, CinéCité nous explique le parcours de cette entreprise sociale d’un autre genre, où l’on se rencontre vraiment.

 

Quel a été pour toi le point de départ de la création de CinéCité ? 

 Il y a 7 ans le paysage des salles de cinéma n’était pas le même qu’aujourd’hui, il n’y avait pas la même dynamique au sein des salles bruxelloises en termes de rencontres des publics et des cinéastes, et l’aspect convivial était un peu mis de côté. Nous on s’est dit qu’on voulait revenir à quelque chose de local, un cinéma de proximité où les gens d’un quartier peuvent vraiment se rencontrer. 

Dans les séances que l’on propose, on a misé sur des thématiques sociétales qui nous sont chères comme la transition économique et écologique, la défense de premiers films ou de propositions plus fragiles…On avait envie de donner la place à ça. 

 

Comment évolue le monde du cinéma « alternatif » à Bruxelles ? 

Il y a clairement eu un avant et après « covid ». Cette période a marqué un tournant clair. 

Il y a eu l’épisode de décembre 2021 où le gouvernement a décrété unilatéralement une troisième fermeture des lieux culturels. A Liège, “Les Grignoux” ont lancé l’idée de ne pas fermer les salles de cinéma, car la culture c’est essentiel ! On a tout de suite embrayé et résisté. C’était une forme de désobéissance civile qui a porté ses fruits.  

 L’autre grande avancée c’est l’initiative commune des cinémas indépendants de Bruxelles d’avoir lancé le pass Cineville en septembre dernier. On avait un petit noyau dur de cinémas qui croyaient au projet. Au départ on était 4, maintenant on est 7 cinémas sur Bruxelles à proposer cette offre, et désormais les Grignoux à Liège et Namur.  

En termes d’impact c’est génial, car on a un effet de masse : on rajeunit et fidélise le public, on soutient la diversité et in fine les indépendants et indépendantes gagnent en part de marché par rapport aux multiplexes.  

C’est pour ça que ça fait pleinement sens que Cineville soit porté par une coopérative, afin de garantir son objet social. Aujourd’hui on a dépassé les 4000 membres en moins d’un an avec en moyenne 400 nouveaux abonnements par mois. 

Vous avez déjà été accompagné à COOPCITY dans le programme SEEDS il y a 7 ans : qu’est-ce que vous venez chercher une nouvelle fois avec un accompagnement BLOSSOM ? 

On sentait qu’on avait tourné une page importante, on a testé plein de choses et on voulait transformer l’essai avec une équipe stable, des perspectives et objectifs clairs, le tout en fonctionnant de manière horizontale et démocratique.  

 Quel est l’impact social que vous générez selon vous ?  

Ce qui a de plus évident ce sont des données quantitatives mais ça va bien au-delà de ça. En regardant un documentaire, on propose une ouverture sur le monde. 

On peut prendre l’exemple du documentaire “Un pays qui se tient sage” qu’on a sorti en 2021 et qui traite de violences policières. Là on a vraiment marqué le coup en décidant de le montrer une fois par semaine accompagnée d’intervenants de tous bords : des experts, des collectifs, des étudiants en droit… 

Et ça a super bien pris, de manière très organique :  la discussion avait lieu dans la salle et pas sur scène, tout le monde a pu s’approprier le sujet. C’est comme s’il n’y avait plus de barrière, que ce soit le prix, ou le sentiment qu’on peut avoir parfois d’être dans un lieu élitiste, où on se sent illégitime.  

C’est LA fois ou on s’est tous dit qu’on a compris notre raison d’être, la vraie, de CinéCité. 

Avec le Kinograph, on veut parler à tous les amateurs et amatrices de cinéma : pas seulement les cinéphiles, mais aussi ceux et celles qui cherchent une soirée originale, avec des films parfois improbables, quel que soit leur genre. De la diversité donc, mais avec un regard critique, et une volonté de mettre en avant les enjeux sociétaux actuels. C’est ce qui fait notre force.  

   

 

 

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