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« Dans ce secteur là, le besoin est universel « 

bras dessus bras dessous

C’est en partie pour répondre à ces questions que l’asbl « Bras dessus bras dessous » a été créée.

On vous embarque ici avec la fondatrice, Céline Remy, qui nous livre son expérience des débuts, ses rencontres déterminantes et le besoin social plus que nécessaire auquel répond cette entreprise sociale.

 

Quel a été pour toi le point de départ de la création de Bras dessus bras dessous ? 

En fait c’est clairement parti d’une expérience personnelle, quand j’ai vécu le vieillissement de ma grand-mère et de ma belle grand-mère.  

Une simple chute les a toutes les deux fait partir à l’hôpital et la question qui se posait après pour elles c’était le retour : comment je vais rentrer chez moi ? est-ce que je vais rentrer à la maison ou en maison de repos ? 

Je me suis alors rendu compte que leur vie pouvait changer à l’issue d’une chute et ça m’a questionné sur le monde du vieillissement, sur les lieux où vivent les personnes aînées et le fait que le paysage de l’offre de soins à domicile est complexe,  que la question de la solitude n’y est pas tout à fait répondue. En fait toutes ces questions m’ont beaucoup touchée et je me suis dit qu’il y avait quelque chose à jouer dans ce secteur. 

Concrètement, comment tu t’y es pris ? 

J’avais une idée sur la thématique et sur ce secteur, je savais que je voulais me lancer mais je ne savais pas exactement pour quel type de projet. J’ai dressé un inventaire de ce qui existait à Bruxelles, j’ai rencontré des directeurs et directrices de maison de repos et des structures d’aide à domicile.  Je suis aussi allée visiter des églises, j’ai rencontré des professionnels de la Croix-Rouge et je me suis rendue en France pour rencontrer l’association « les petits frères des pauvres ». En rencontrant les différents acteurs, je me suis rendue compte qu’il y avait un vrai trou dans le lien social, dans la question de la solitude et isolement des aînés.  J’avais des retours de professionnels désolés qui me disaient « on a pas le temps de rester pour un deuxième café, on regarde notre montre en permanence ».  

Et là, après avoir sondé mes voisins et voisines, les plus jeunes et les plus âgés, je me suis dit qu’il fallait créer un réseau de voisins solidaires à titre pilote dans un quartier. Je voulais vraiment tester quelque chose à taille réduite d’abord, de lien de voisinages dans un quartier. 

Les résultats de cette première expérience ont été vraiment très bons : tout d’abord il y avait autant de voisinneurs que de voisinnés, c’est-à-dire autant de personnes pour donner et recevoir et ça c’est déjà une petite victoire. 

 

Et comment on passe d’un projet pilote à une structure présente dans 7 communes ?

On se rend compte que la sauce prend, que le besoin social est bien identifié et testé et surtout que ça dépasse un quartier. Dans ce secteur-là, le besoin il est universel. 

On a gardé l’approche par quartier et les demandes sont venues d’autres quartiers. Le quartier a fait tache d’huile sans que l’on s’en rende bien compte. Le vrai premier changement d’échelle que l’on a pu observer est venu d’une habitante uccloise qui a voulu tester l’approche dans son quartier, une citoyenne qui voulait créer un « bras dessus bras dessous » dans sa commune tout simplement. 

Maintenant on est implantés à Forest, Anderlecht, Uccle, Otignies-Louvain La neuve, Rixensart, Nivelles et La Louvière depuis peu.

Quel est l’impact social concret généré par les activités de l’asbl ? 

Ce sont des petites choses mais qui pour nous sont énormes : C’est une personne qui avait l’habitude de se rendre plusieurs fois par semaine dans une maison médicale qui y va beaucoup moins parce qu’elle a trouvé des liens à tisser ailleurs, c’est une autre personne qui se remet à manger par elle-même, qui reprend goût à la cuisine, qui s’apprête pour recevoir son voisineur/voisinée. En fait le fait de se lever, de s’habiller, de se mettre en mouvement, ça a une incidence claire sur le bien-être physique et mental de ces personnes. En acceptant de sortir à nouveau, ces personnes ont un autre regard sur le monde et surtout elles se sentent à nouveau faire partie intégrante de leur quartier. D’ailleurs si elles viennent à une fête de quartier, c’est surtout parce qu’elles connaissent quelqu’un avec qui y aller ! 

 

Comment on passe d’une équipe de 1 à 14 en 6 ans ? 

 Sacrée question ! J’ai pu m’engager après avoir travaillé 9 mois sur le projet. Au bout de 1 an, ma collègue Aurélie m’a rejoint comme bénévole pour m’aider dans l’antenne de Forest et ensuite c’est elle que l’on a pu engager.  

On a continué à grandir parce que les besoins sociaux ne cessent de grandir eux aussi ! On a énormément de nouvelles demandes qui arrivent, on nous demande du soutien pour créer de nouvelles antennes dans de nouveaux quartiers et ce, de la part de citoyens et citoyennes, des CPAS ou bien des communes. 

Ça a été un changement d’échelle croissant et on a toujours été préoccupées par le fait de continuer à grandir sans perdre de vue nos valeurs, pour toujours garder l’attention et la qualité de notre accompagnement. On s’interroge aussi beaucoup sur des questions de gouvernance : comment on ouvre l’Assemblée Générale à d’autres personnes, comment on réfléchit en équipe à 14, comment on partage des décisions au sein de l’équipe. Et le fait que l’on ait intégré le programme d’accompagnement Blossom cette année nous apporte beaucoup : grâce à l’expérience des 8 autres entreprises sociales présentes dans le programme, ça nous permet d’avoir un autre regard sur leur gouvernance à eux, avec des réalités tout à fait différentes des nôtres. Clairement la diversité des profils des entrepreneurs et entrepreneures est une vraie richesse pour nous cette année.  

 

Vidéo de présentation de Bras dessus bras dessous:

 

Pour en savoir plus sur les activités de Brasdessusbrasdessous, RDV sur leur site:

https://www.brasdessusbrasdessous.be/

   

 

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