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L’échange conscient- Discussion avec Mélanie de Collectiv-a

WEBINARS ALUMNI (5)

« Je me sens plutôt à l’aise », « moi pas vraiment sûre de moi », « je me sens rougir », ces phrases, on les entend souvent chez COOPCITY lorsqu’on parle politique de prix et tarifs avec nos entrepreneurs et entrepreneures. Parler d’argent dans un projet qui a pour but premier de répondre à un enjeu de société est parfois vu comme un sujet tabou.

On a donc décidé de s’en saisir et de permettre d’avoir une discussion franche et honnête sur le temps de midi, lors des désormais célèbres webinars, sur l’une des nombreuses façons d’être rémunéré pour une prestation de produit ou service via l’échange conscient.

Ce jeudi 3 juin, Mélanie de Collectiv-a dévoilé, détaillé, et répondu aux questions des entrepreneurs et entrepreneures de COOPCITY lors du webinar  « Comment fixer ses prix avec l’échange conscient ».

Ça veut dire quoi au juste “échange conscient” ? Collectiv-a le définit comme « une méthode alternative de rémunération où prime la volonté de coopérer afin de trouver un prix juste pour toutes les parties prenantes ».

Pas facile d’aborder cette question quand on porte des projets tels que la mise à disposition d’anciens bâtiments vides, l’accompagnement immobilier, l’accompagnement de récupérathèques, l’interprétation en langue des signes, …

Comme Rome, l’histoire de Collectiv-a sur cette question ne s’est pas faite en un jour !

Au début, l’équipe a mis en place un système de prix libres, sans vraiment spécifier ce qui se cachait derrière. Au fil des mois, l’équipe a reçu de plus en plus de demandes d’interventions et gagné en expérience . Les enjeux financiers sont devenus plus importants. La somme d’argent gagnée à l’issu d’un forum ouvert, plus élevé que ce qui avait été prévu, a eu l’effet d’un déclic. Le système de participation libre ou consciente ne convenait plus et c’est l’échange conscient, très bien expliqué sur leur site ici, qui a eu gain de cause.

Pourquoi avoir donc opté pour ce système ?

  • Rendre accessible leurs formations aux acteurs du changement social ;
  • Innover et révolutionner la manière dont l’argent est traité ;
  • Coopérer avec le client, notamment sur des notions d’argent et ainsi assurer un cadre de travail où chaque partie prenante se sent respectée ;
  • Valoriser le service et co-responsabiliser les clients.

Concrètement l’équipe est passée à une rémunération par heure pour chaque membre de l’équipe. Chaque personne fait ses propres calculs en fonction de ses besoins financiers et ce, tous les trimestres. Ils ont mis en place également « la rémunération par abondance », une sorte de surplus qui garantit un rééquilibrage à la fin de chaque trimestre pour que tous chaque membre de l’équipe puisse couvrir ses besoins de base.

Avant de se lancer dans l’échange conscient, Collectiv-a nous a prodigué de sages conseils :

  • Rester évolutif avec ce système et se laisser la liberté d’opérer des changements. Cette approche différente nécessite des tests, essais et ajustements.
  • Savoir quel est le prix qui permet d’être juste avec soi et son organisation : « De quoi j’ai besoin par mois et qu’est-ce que mon entreprise devrait me donner par mois pour me permettre d’être bien dans ma vie ? »
  • Avoir une discussion (même plusieurs !) en équipe sur les besoins de chaque membre concernant sa rémunération mensuelle. Il s’agit de sujets lourds et compliqués à aborder car basés sur des croyances fortes mais cela crée aussi une confiance et une responsabilité collective.

Que ce soit pour parler d’accessibilité, d’avoir une véritable réflexion sur le coût réels des produits et des services, inviter ses parties prenantes à se questionner sur la valorisation monétaire d’un service rendu, ce sont des thématiques et des sujets qui font sens et écho dans le monde de l’entrepreneuriat social d’aujourd’hui.

 

Pour aller plus loin sur cette question :

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